Yvan : GEKKO, je crois que c'est un sigle ?
Arnaud Devos : Un sigle, oui ... un nom, je raconte pourquoi on a choisit ce nom là ?
Dominique A : Pourquoi c'est pas "CK" d'ailleurs ?
Arnaud Devos : Parce que l'on a changé l'orthographe, en général ça s'écrit gecko.
Dominique A : J'ai cru qu'il y avait une bourde sur les crédits, je me suis dis "merde ...".
Arnaud Devos : On a juste changé le "CK" en deux K pour faire plus moderne. En fait GEKKO à l'origine c'est un groupe qui s'intéresse à pas mal de musiques du monde et on a pris cet emblème parce que c'est un animal qui existe sur tous les continents et c'est l'un des seuls animaux qui arrive à vivre absolument partout et dans n'importe quelle circonstance, et surtout ce qui est marrant c'est qu'il s'accroche un peu partout et qu'il peut même tenir sur des surfaces glissantes comme la vitre la tête en bas, en plus il bouffe les moustiques, il débarrasse des parasites. On trouvait le symbole marrant, comme notre credo c'est que l'on pense que l'on peut s'accrocher sur beaucoup de choses.
Yvan : Y compris au niveau des artistes avec qui vous travaillez vous avez une palette super large ...
Jean Lamoote : A nous trois on regroupe pas mal de sensibilités, finalement avec toujours une sensibilité commune, après c'est le caractère de chacun, le mélange de ça qui donne le résultat.
Arnaud Devos : Oui c'est ça, c'est à dire que l'on a chacun des parcours très différents, et assez complémentaires.
Yvan : Et en deux mots vos parcours ?
Arnaud Devos : Je vous en prie ...
Jean Lamoote : Mon parcours, ... qu'est ce que je peux dire ..., je suis né en Bretagne, j'ai vécu dix ans en Afrique, j'ai pas mal été baigné dans la musique dès cinq ans, mes parents sont hôteliers, et il se trouve que dans les hôtels en Afrique il y avait des orchestres, j'ai été assez sensibilisé à la musique surtout par les groupes qu'il y avait dans les hôtels de mes parents.
Arnaud Devos ou Jean-Louis Solans : C'est grand ça (rires)
Jean Lamoote : Comme en général c'était ma mère qui faisait leur répertoire ça allait de Alain Barrière aux tubes locaux, en passant par la variété internationale, je n'ai pas de style spécial, j'aime tout tant que c'est sincère et qu'il y a une émotion qui se dégage, que ce soit du reggae ou du disco ou rock du punk ..., voilà, le parcours ... je sais pas si je vais raconter ma vie.
Dominique A : (rires) T'es bien parti en tout cas (rires).
Jean Lamoote : Après j'ai appris la guitare, quand on est rentré en France, j'ai commencé à monter un groupe, ensuite j'étais disque jockey dans une boite de nuit, et là j'ai rencontré des gens qui travaillaient dans un studio, qui m'ont fait découvrir le studio et quand je suis monté à paris, j'ai repris contact avec eux et puis de fil en aiguille on a commencé à faire des maquettes et je suis tombé fan du studio de l'ambiance qui y régnait et je suis rentré comme stagiaire puis assistant puis ingénieur puis réalisateur ...
Arnaud Devos : Next
Jean-Louis Solens : La première chose que l'on pourrait dire c'est qu'au départ on n'a pas fait le même métier tous les trois c'est pour ça que l'on s'estime aussi très complémentaires. Donc au départ, effectivement, Jean a plus suivi son parcours d'ingénieur, moi je suis musicien depuis tout petit, Arnaud aussi, et l'on compose aussi tous les deux, donc c'est un peu ça qui nous a réunis ensemble.
Mon parcours : j'ai commencé la guitare classique à 7-8 ans, et ensuite j'étais au conservatoire de guitare classique jusqu'à l'adolescence à peu près et ensuite les groupes, la guitare électrique, etc. et petit à petit je suis rentré dans un groupe qui s'appelait "Au ptit Bonheur" qui a pas mal marché il y a un peu plus de dix ans et puis de fil en aiguille j'ai joué sur différents albums, ensuite j'ai travaillé avec Mano Solo pendant cinq ans.
Arnaud et moi on s'est rencontré il y a très longtemps, on a commencé à faire des projets ensemble. Un premier projet avec une chanteuse il y a très longtemps et qui a pas vraiment abouti et puis on s'est retrouvé quelques années plus tard autour du projet de GEKKO.
Et Jean je l'avais rencontré sur l'un des premiers albums que j'ai fait, au tout début, il était assistant à l'époque, et j'avais un super souvenir du travail qu'on avait fait ensemble parce que un jour il m'avait emmené dans un studio faire des guitares clandestines sur un morceau sur lequel il bossait, qui n'avait rien à voir avec le projet pour lequel on était payés, et là j'avais vraiment flashé, je me suis vraiment éclaté alors que ce qu'on faisait c'était chiant tu te souviens ? (rires).
C'est comme ça que quand Arnaud et moi on a commencé à travailler sur les maquettes de GEKKO et qu'on a voulu avoir un ingénieur du son dans le groupe, on trouvait que c'était une super idée d'avoir une équipe de production comme ça, on a tout de suite pensé à Jean, et puis voilà de fil en aiguille on s'est retrouvé sur différents albums on a réalisé un album ensemble il y a trois ans pour Mano justement ...
Yvan : Comment vous abordez un nouveau projet avec un artiste que vous ne connaissez pas, est ce que vous écoutez son travail ? Jean Lamoote : Je n'écoute jamais le travail précédant, enfin j'aime pas trop, même quand j'ai commencé à bosser avec Alain pour "Fantaisie Militaire" je ne me suis pas plongé dans tout son passé discographique pour tout connaître, je préfère rester assez vierge . |
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Dominique A : Quoi ? (rires)
Jean-Louis Solans : Moi je connaissais Dominique sans connaître, on avait eu le dernier album par Freddy donc j'avais écouté le dernier album, mais enfin effectivement il n'y a pas de recherche pour tout savoir sur le passé, je suis assez d'accord avec Jean là dessus c'est bien de garder une part de fraîcheur et puis de rencontrer la personne.
Jean Lamoote : Oui, pour nous c'est ce qui est le plus important.
Yvan : La rencontre ...
Jean Lamoote : Oui parce que c'est là que ça va se passer, si il se passe des choses c'est entre des gens à ce moment là et on a tous notre passé, donc pourquoi nous on en saurait plus sur la personne avec qui on va travailler que cette personne.
Yvan : Donc c'est vraiment une rencontre en faisant abstraction du parcours musical.
Jean Lamoote : C'est pas de faire abstraction, non, quand même pas, si c'est quelque chose qui ne te plait pas du tout qui te rebute etc. évidement t'y vas pas !
Arnaud Devos : Puis c'est vrai qu'il peut y avoir certains passés qui nous rebutent un peu au départ si on sait que quelqu'un vient de la Star Academy je pense qu'a priori on aura un recul enfin je pense, comme beaucoup, mais sinon à part ça ...
Yvan : Et pour Dominique, il y avait l'intérêt que tu portais au dernier album de Bashung.
Dominique A : Ouais, y avait ça, en fait au départ c'était par rapport à Jean, c'est à dire je voulais bosser enfin bosser ... rencontrer Jean, et puis on me dit "Ah bah ouais non mais maintenant ils sont trois !" (rires)
Arnaud Devos : L'hydre ...
Dominique A : C'est vrai que ça m'a fait peur au début parce que c'est pas évident, je me disais bon "je vais bosser avec un producteur et puis il va faire une équipe autour de moi, mais je vais ramener des gens aussi", j'étais prêt à me laisser porter mais pas à ce point là en fait. Après je me suis dis "je vais les rencontrer" puis j'ai vu les pompes d'Arnaud (rires).
Arnaud Devos : Et ça a été bon (rires).
Dominique A : Tu avais les même d'ailleurs.
Arnaud Devos : C'est vrai ? Ah bah oui c'était juste après mon anniversaire.
Jean Lamoote : En fait quand je suis arrivé dans GEKKO à la base, pour situer c'était à un retour d'Asie d'Arnaud, il y avait passé plusieurs mois, il avait ramené pas mal de matières sonores de là bas.
Arnaud Devos : Des instruments aussi.
Jean Lamoote : Il avait été assez envoûté par toutes les sonorités qu'il avait pu entendre là bas et il a commencé à faire des chansons à partir de chants traditionnels qu'il avait ramené et sur place il avait rencontré des gens aussi ... poutou qu'il avait été enregistré. Il avait commencé à mettre en place des morceaux à base de chants traditionnels en fait ça c'était la base de GEKKO.
Nous on est arrivé Jean-Louis et moi, à cette époque là pour travailler sur ce projet là et on a fait ce disque ce qui nous a pris pas mal de temps on s'est enfermé des mois et des mois pour développer des techniques d'enregistrement, d'ordinateurs parce que on en était vraiment au début c'était en 97, et moi en fait quand je suis arrivé sur "Fantaisie Militaire" j'ai mis en application tout le travail que l'on faisait ensemble, que l'on avait développé les mois précédents. Parce que Alain voulait enregistrer sur ordinateur directement et nous ça faisait juste un an et demi que l'on était à fond la dedans donc moi j'ai mis en application en fait tout le travail que l'on a développé ensemble tous les trois sur "Fantaisie Militaire" c'est ça qui m'a permit d'avoir les épaules assez solides pour pouvoir faire ça et de gagner tout de suite la confiance d'Alain et de fil en aiguille quelques années plus tard je réalise le deuxième et forcément quand il y a besoin de personnes avec qui travailler les premières personnes à qui je pense c'est mon groupe c'est GEKKO c'est Arnaud et Jean-Louis.