Le livre "Dominique A : textes illustrés" sort cette semaine. Cet ouvrage comporte le travail de 32 illustrateurs. Il a été initié et dirigé par Loïc Dauvillier et tiré à 1000 exemplaires.
13 auteurs de l'ouvrage répondent à nos questions.
Ces différents auteurs se sont rendu compte qu'ils écoutaient le même genre de musique lors de l'élaboration de leurs divers travaux, et le nom de Dominique A revenait de façon insistante. L'idée de mettre en image les paroles de certaines de ces chansons est né de ce constat. La liste des auteurs : Christophe Poot, Stefano Ricci, Bezian, Marc Lizano, Natacha Sicaud, Steven Burke, Marion Mousse, Obion, Jean-Philippe Peyraud, Régis Lejonc, Christophe Gaultier, Cécil, Olivier Latik, Richard Guerineau, Joël Legars, Alfred, Henri Meunier, Thibault Poursin, Sylvain Savoia, Hervé Bourhis, David Bolvin, François Ravard, François Duprat, Sybille Delacroix, Mikhaël Allouche, Pascal Rabaté, Laureline Mattiussi, Jean-Jacques Rouger, Sébastien Vassant, Guillaume Long, Jérôme d'Aviau, Thierry Murat et les Editions Charrette.
Pour vous le procurer voici quelques infos utiles : la distribution et diffusion sont assurées par Le Comptoir des Indépendants. Vous pourrez le trouver dans les Fnac (rayon BD), Virgin, librairies généralistes ou spécialisées BD, à un tarif de 16€. Sinon, il est possible de le commander par correspondance aux Editions Charrette (16€ + 3€ de frais de port) à
En exclusivité, certains des auteurs ont bien voulu répondre à quelques questions, afin de faire plus ample connaissance. Un grand merci à eux, et à Loïc Dauvillier.
Bezian : Sous la neige
La raison de votre choix ? Au cinéma, en photo, en musique, en illustration, en bande-dessinée, j’aime les oeuvres évocatrices d’ambiance de neige. Une atmosphère qui prédispose à trouver et traduire la fuite du mot de trop. D’où ce premier intérêt à priori. Et puis le texte de Dominique A me fait penser à l’ambiance (plus triste, certes) du “Colloque sentimental” de Verlaine, évoquant un couple si vieux qu’on parle de “deux spectres”, déambulant “dans le vieux parc solitaire et glacé”.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Pratiquement aucun, si ce n’est, dans “Les Garde-Fous”, mon dernier album, cette tendance, typique du Dominique A de la première heure, à évoquer le plus possible en en disant le moins possible.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Celle de “La fossette”, le premier album, toujours pour le même genre de considération. J’aime bien la souriante pudeur d’un portrait en très gros plan, en noir et blanc, et flou.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. C’était au “Bikini” à Toulouse, pour la sortie de “Si je connais Harry” (1993). Surpris de découvrir une nervosité, une tension sur scène que je ne lui soupçonnais pas. Ravi de découvrir in vivo de nouvelles formes à des morceaux que je ne connaissais que dans leur version “studio”. Toujours ravi de constater que cette tendance perdure dans ses concerts actuels.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Dernier album: “Les garde-fous” (ed. Delcourt) donc, un mélange minimaliste de polar et de drame de la jalousie. La direction artistique d’un dessin animé en cours d’animation (pour Noël 2008) , et d’autres choses en cours, dont une avec de la neige...
Hervé Bourhis : Le commerce de l'eau
La raison de votre choix ? Une des chansons de Dominique A les plus émouvantes, sensuelle et mystérieuses. Pour beaucoup, sa meilleure chanson et je le pense aussi. Mais pour toutes ces raisons, une chanson impressionnante à illustrer. Aussi, plutôt que de partir dans une illustration littérale, j'ai préféré botter en touche et partir sur autre chose. Je ne voulais pas faire un hommage de fan, mais bien une réinterprétation personnelle. Comme je suis auteur de bande dessinée, j'ai préféré faire une bande dessinée plutôt qu'une illustration. J'avais lu dans une interview de Dominique que la prostitution au japon était appelé "commerce de l'eau", j'ai donc fait un parallèle entre la prostitution et les bénéfices que font certaines multinationales avec la gestion d'un truc naturel qui tombe bêtement du ciel. À la fin, je ne pense pas que ma page soit émouvante, sensuelle et mystérieuse comme la chanson. Je me suis donc complètement planté. Mais planté avec style.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Aucun je pense. Car je ne chante pas, et il fait peu de bd.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Celle de "tout sera comme avant", parce qu'il a l'air d'avoir un rhume, et du coup on s'attache au personnage, on a envie de lui dire "rentre vite chez toi et fais-toi un grog, tu feras cette photo un autre jour."
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je crois que c'était en 93, à Tours, à l'époque de "Si je connais Harry". Pas vraiment de souvenirs, parce qu'à l'époque j'étais grunge et je trouvais ça un peu léger pour mes oreilles de bourrin. Le concert de Bordeaux, l'an dernier était bon, j'aime son travail à partir de "Remué", c'est plus dense, plus intense que quand il avait des cheveux et chantait "les hauts quartiers de peine". Je ne l'ai jamais vu en solo, avec juste sa guitare. ça me plairait beaucoup je pense.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Mon actu, c'est "le petit livre rock", chez Dargaud, 170 pages sur cette musique, format 45 tours.
Plus d'infos sur mon site www.bourhis.ouvaton.org.
Alfred : Pour la peau
La raison de votre choix ? Choc permanent à l'écoute de cette chanson... Elle me touche beaucoup. Et cette mélodie "tournante" et entêtante me trouble.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Houlà, pas facile comme question. Très régulièrement, j'écoute ses albums en travaillant. De là à penser que ses mots nourrissent par ci, par là, mes images, il n'y a qu'un pas....
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? D'un point de vue purement affectif, ce serait celle de " la mémoire neuve", simplement parce que c'est avec cet album que je l'ai découvert. Un ami me l'avait offert et je l'ai passé en boucle pendant des semaines. La pochette trainait sur la table du salon.... En revanche, je suis très amoureux de la pochette de "l'horizon", parce qu'elle m'absorbe.... Cette petite image dans ce grand vide me donne envie de plonger dedans.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je n'ai, malheureusement, jamais eu cette occasion (à grand regret et je compte bien réparer ça trèèès vite). Mais un extrait video sur une compil de live ( il jouait "Pour la peau", justement) m'avait giflé. Il était seul sur scéne, guitare et pédale de sampleur... Je suis resté scotché.... Malgré tous les filtres de l'écran qui éteignent l'intensité du live, j'avais la chair de poule.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Vient tout juste de sortir "paroles sans papiers", album collectif dont j'ai été (avec David Chauvel) éditeur pour Delcourt. Durant un an, nous avons travaillé sur des témoignages de personnes sans papiers afin de les traduire en bande dessinée. Sort également en ce moment le tome 2 du " désespoir du singe", série que je dessine sur scénario de Jean-Philippe Peyraud. Récit romanesque, dans une asie centrale Corto Maltaisienne.....Parution très bientôt de "l"Abécédaire", imagier affectif et graphique ( dirigé par régis lejonc pour l'Edune). A venir : je viens d'attaquer l'adaptation de " je mourrai pas gibier", roman d'un ami ( guillaume guéraud). Un livre Violent, destabilisant et très humain, qui trouve sa souce dans un fait divers.... J'avais été très marqué par sa lecture.
Sébastien Vassant : Dans un camion
La raison de votre choix ? Quand Loïc Dauvillier m'a parlé de la concrétisation de son projet autour de Dominique A, j'écoutais justement en boucle son dernier album, "L'Horizon" que je venais de m'acheter... la chanson "Dans un camion", je la connaissais déjà bien parce qu'elle passait régulièrement à la radio. Mais à chaque fois que je tombais sur elle en écoutant l'album, je m'arrêtais tout de suite. Je trouve qu'elle fait vraiment l'effet d'un "break", autant grâce aux paroles que musicalement ; comme quand on s'énerve et qu'on décide de se poser deux secondes pour se remettre les idées au clair. Et bien cette chanson a le même effet sur moi. Je n'ai donc pas hésité en choisissant cette chanson pour le collectif.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Je ne sais pas trop si on peut y trouver un lien... je ne sais pas vraiment de quelle façon travaille Dominique A... le lien vient plutôt que d'écouter ses albums permet de se mettre dans une ambiance parfaite pour travailler... c'est vraiment un lien abstrait, de sensations plutôt.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Graphiquement, je trouve la pochette de "Remué" vraiment riche et subtile... Sinon la pochette du live est vraiment réussit également. J'ai une petite préférence pour celle de "Tout sera comme avant" car n'étant pas trop fan des pochettes qui mettent bêtement l'artiste en photo, celle-ce le fait avec intelligence et toujours subtilité, à l'image des chansons de Dominique A.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Bizarrement je n'ai jamais eu l'occasion de le voir "en vrai"... ça ne saurait tarder j'imagine. à son prochain passage sur scène.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Fin janvier, j'ai un nouveau livre qui sort chez Futuropolis. Sur une histoire de 250 pages de Gilles Larher. Ca parle de mort, de maladie et d'épilation nasale. Le scénario de Gilles est magnifiquement drôle et profondément tragique et poignant... J'ai vraiment été content de bosser là-dessus. Côté projets, j'en ai plusieurs, toujours chez Futuropolis.
Christophe Gaultier : Tutti va bene
La raison de votre choix ? J'aurais pu en choisir plein d'autres, mais celle-ci en particulier pour ce passage où Dominique A chante en anglais il y a juste sa voix traînante et la guitare en écho. Sublime.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Je dessine très souvent en écoutant ses albums, alors il y a peut-être un peu de sa musique dans mes dessins. On me dit souvent que mon trait est nerveux et hanté, on pourrait aussi le dire de sa musique...peut-être ?
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? J'ai découvert dominique A en 94 avec "la fossette", je choisirai donc celle ci, la seule en noir et blanc, il me semble.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je l'ai vu en concert en 2001 à Vendome, dans une chapelle il était seul avec sa guitare, c'est dire si on le voyait bien ! Evidemment l'accoustique était parfaite. Je me souviens d'un moment en particulier où Dominique a demandé quelle chanson on voulait écouter, c'était assez inattendu et puis ensuite on a tous allumé nos briquets en chantant en choeur, huhuhu.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? A paraitre en avril 2008 le troisieme et dernier tome de mon adaptation libre de Robinson Crusoé chez Delcourt, pour ce même editeur je prépare un donjon potron-minet avec Joann Sfar et Lewis Trondheim prévu pour septembre 2008 et je vais débuter en décembre prochain un gros bouquin en collaboration avec Charles Berberian. Je donne pas mal d'infos et je montre des dessins inédits sur mon blog : http://wakartate.free.fr.
Régis Lejonc : Le métier de faussaire
La raison de votre choix ? Tout d'abord j'ai choisi cette chanson pour elle-même. Elle fait partie des mes chansons préférées de Dominique A. Ensuite, je trouve qu'elle incarne ce qui me touche chez lui dans son écriture. Il y a dans sa façon d'écrire quelque chose d'obscur, sans immédiat et pas complètement compréhensible. Une manière bien à lui de raconter quelque chose de précis au travers de métaphores qui finalement renvoient le sens du propos au second plan, derrière sa poésie. Sur certaines chansons, je crois comprendre, sur d'autres je renonce et interprète le sens à ma manière. C'est le cas "du métier de faussaire". Je ne suis pas sûr du tout d'avoir compris ce qu'il veut dire et finalement, ce n'est pas important pour moi. Alors j'ai fait une image sur ce que j'en ressens plus que sur ce que j'en comprends.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Au-delà du fait que je l'écoute souvent en travaillant, le lien est justement sur ce que je décris dans ma réponse précédente : j'aime l'idée qu'on me dise des choses sans qu'elles m'apparaissent immédiatement. J'aime qu'on me prenne pour une personne suffisamment intelligente pour combler les vides et percer les brouillards. En matière d'illustration, j'espère faire la même chose lorsqu'il s'agit de raconter. De montrer, de représenter ce qu'on a à dire sans pour autant tout dévoiler immédiatement et laisser au lecteur la possibilité de trouver sa place.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Je n'en ai pas car je les trouve très traditionnelles, photos de l'artiste plus ou moins inspirées, ce n'est vraiment pas ce qu'il fait de mieux !
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je ne l'ai vu qu'au travers d'extraits vidéo très touchants, impressionnants même (je pense à des versions solo à la guitare). Je n'ai pas eu à ce jour l'opportunité de le voir en vrai sur scène même si je pense que ça doit être terrible!
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Vient de paraître un album jeunesse :"le phare des sirènes" sur un texte de Rascal aux éditions Didier Jeunesse. e dirige une collection d'imagiers tout public nommée "l'abécédaire" aux éditions L'édune. Je travaille sur un gros projet personnel d'imagier sur le thème des couleurs.
Christophe Poot : Trombes d'eau
La raison de votre choix ? Le titre m'évoque beaucoup, une sorte de tension, et j'ai un rapport très profond avec la thématique de l'eau, dans tous mes livres en fait. J'aime beaucoup la sobriété du texte et la tension laconique contenue dans cette chanson. C'est d'ailleurs ce que je me suis évertué à rendre, en glissant beaucoup de choses intimes dans ma planche.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Un souci d'épure, de sobriété et de matière en même temps, un souci d'aborder sensations et sentiments par le particulier, par l'intime, en essayant de jouer sur une distance (parfois intellectuelle) et une pudeur, qui parfois implose. Ménager ses effets, ne pas trop en dire, pour révéler par le manque. Comme l'eau aussi, la musique est une thématique constante chez moi.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? "La fossette", un visage flou avec ce point d'ancrage, ce pli au visage, discret.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Dès la sortie de "la fossette", ce disque a eu un écho à Bruxelles et en Belgique très enthousiaste. Je suis d'ailleurs assez content d'avoir fait découvrir ce disque à pas mal de mes amis. Je crois que le premier concert auquel j'ai assisté se passait à Louvain la neuve, il y avait Lucievacarme et Dominique A. Avec sa guitare et un petit clavier style bontempi, de plein pied avec le public restreint, Dominique A a chanté en ouverture "le Bal des Lazes". Je me souviens d'avoir pensé à Michael Jackson et aux shows tellement vains des groupes de rock. Il y a eu ce soir là une qualité d'intensité, de proximité avec le public, que ce concert est vraiment resté gravé dans mon souvenir.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Dessinateur empreint des influences conjointes du dessin d'Eugène Delacroix et du verbe de Gustave Flaubert. Rythme erratique, peu de publications.
Cèdre & Séquoia, la cinquième couche, 1999
Hareng couvre-chef, la cinquième couche, 2001
Graham Schalken l'inconsolé, Tunis, premier chapitre, la cinquième couche, 2006
Je suis actuellement présent sur le site http://www.grandpapier.org/ (projet web très dynamique des employés du moi). J'y écrit une autofiction/réflexion sur l'âge et la vieillesse et le rapport à la pratique du dessin, sous le titre "nostalgie du paysage", qui sera peut être l'objet d'une publication, une fois plus fourni. Après la tourmente 2007, je me retrouve en 2008 au pied de : http://www.laparoi.net/, un projet érotique et esthétique qui se concrétisera par un livret et une exposition au printemps 2008. Je travaille aussi sur la suite de Graham Schalken l'inconsolé, le second chapitre se passe à Stockholm où je vais prendre mes quartiers d'hiver en janvier 2008. J'ai une adresse myspace: www.myspace.com/professeurmoustache et aussi une vitrine plus discrète: http://christophepoot.vox.com.
Henri Menier : Ses yeux brûlent
La raison de votre choix ? Répondre que j’aime infiniment cette chanson serait un peu court. Et puis il y en a bien d’autres que j’aime infiniment dans la discographie de Dominique A. « Ses yeux brûlent » me bouleverse parce que c’est une tragédie amoureuse, un homme qui n’arrive pas à assumer un amour, trop beau, trop grand pour lui. Et si cela me bouleverse, c’est sans doute parce que je suis moi-même d’une nature un tantinet tragique et que ces sentiments-là ne me sont pas étrangers.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Toute proportion gardée, je travaille surtout pour la jeunesse, je pense que certains de mes livres, ceux qui s’adressent aux enfants les plus âgés et aux adultes, comme La mer et lui, La môme aux oiseaux ou L’autre fois, partagent peut-être avec les textes de Dominique A tels que je les entends, quelques volontés. Celle de vouloir faire entendre pour chaque chanson, chaque histoire, une personne, une voix singulière, qui touchera ou non. Chercher à dessiner un chemin qui va de l’intime transcrit dans le texte à l’intime de celui qui le reçoit, sans le présupposer évidemment. Un corollaire direct, ou un outil de cette exigence, consiste à laisser beaucoup d’espace à la personne qui entendra la chanson ou lira le texte, ne pas tout dire ne pas chercher à baliser, entraver, la part qui revient à l’écoutant ou au lecteur. J’aime pouvoir prendre cette part narrative et sensible que me propose Dominique A quand je l’écoute. Je tente de la laisser à mes lecteurs aussi.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Celle de « Auguri ». Elle est simple, juste, dépouillée et d’une forte présence. Elle me parle donc de ce que j’aime chez Dominique A.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez-nous votre premier concert de Dominique A. Je n’ai malheureusement eu cette chance qu’une fois, à Brest, dans le cadre des « Jeudis du port » ( ?) si mes souvenirs sont bons. Je n’étais pas dans une condition formidable, déjà le corps et les oreilles extenués. Pourtant, j’en garde un souvenir léger et aérien, c’est dire…
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Deux albums jeunesses sont à paraître en 2008, Grand et petit et Ce petit moins en plus, tous deux aux éditions de l’Atelier du poisson soluble. Et deux bandes dessinées aussi, dont une pour adulte, un western, avec Richard Guérineau au dessin.
Marc Lizano : Le courage des oiseaux
La raison de votre choix ? C'est très subjectif. Comme j'ai pu choisir très tôt le titre que je pourrais illustrer, ça a été comme une évidence, parce que cette chanson me parle, qu'elle fait écho à certaines choses en moi. Va savoir comment ces choses là se mettent en place. En tout cas, j'ai eu le bonheur d'illustrer celle que je souhaitais avoir…
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Aucun lien direct en particulier. Sans doute une façon d'appréhender la vie et les gens. Et puis, parfois, quelques accointances sur la manière d'appréhender le travail, parfois comme dans les fanzines, moi en photocopie, lui avec son 4 pistes dans la cuisine, parfois de manière plus élaborée, comme pour les enfants du Pirée. Et d'ailleurs, c'est le genre de chanson, même si c'est une reprise, qui me rappelle à quel point j'aime la Grêce, son soleil et ses terrasses en bord de mer… Et puis, comme lien, il y a un goût partager pour l'image. Je lui poste d'ailleurs l'original de ma page cet après midi…
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Remué pour cette image à la fois vieillotte, pleine de mélancolie et le montage proche de l'art contemporain, des interventions dans les paysages ou dans nos vies…
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Oui, à rennes et une seule fois, pour une seule chanson, à l'île électrique, une "soirée" organisée pendant les trans par Olivier Mellano (un vieil ami de lycée) où Dominique A a chanté nu sur scène. Et puis, peu de temps après avoir reçu mes exemplaires du recueils de textes illustrés, j'ai croisé Olivier dans un restau rennais puis, après une bonne demi-heure, je me suis rendu compte que Dominqiue A était du groupe, à la table à coté… C'était une chouette coïncidence et je ne doute pas - vu ce qu'ils buvaient- que ça a du chanter un peu plus tard dans la soirée hu hu hu…
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Une adaptation de l'île aux trente cercueils qui sortira en 2008, avant ou après Ventricule et Suture, deux livres intimistes qui me tiennent à cœur. Le mieux, c'est de passer sur mon blog de temps à autres, c'est plus facile pour se tenir au jus… http://lizano.canalblog.com.
Sibylle Delacroix : Revenir au monde
La raison de votre choix ? Pur choix d’auditrice, j’ai choisi une des chansons qui me touchent le plus, autant au point de vue de la musique que du texte, sans me soucier du tout de ce que je pourrais en faire… L’idée de faire un lien entre l’univers de Dominique A et celui de Edward Hopper m’a ensuite guidée.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? J’aimerais beaucoup en trouver un, mais je n’en vois pas.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Celle de “Remué” me semble la plus interessante, j’aime bien l’idée de quelque chose en négatif, en creux comme ce que l’on peut souvent sentir dans ces chansons. Ou sinon cela n’a pas l’air de trop le préoccuper, elles sont souvent assez basiques, comme s’il ne fallait pas que l’on soit distrait par l’enveloppe.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je l’ai découvert assez tardivement sur scène, à l’Ancienne Belgique de Bruxelles en 2004 pour la première fois si je me rappelle bien. Quelle claque! L’émotion qu’il a fait passer était très forte, et l’inventivité qu’il déployait pour recréer ses chansons sur scène au lieu de se contenter de les jouer était vraiment excitante. Sans compter l’humour et la fraîcheur inattendue de certaines reprises en fin de concert…
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Dernier livre illustré en date : “Temps Gris” (éditions Milan, 2007), sur un texte de Pierre Bertrand, pour parler de deuil aux petits avec simplicité et délicatesse. En préparation pour les plus grands, “Triste-Belle”, sur un texte de Gérard Moncomble. Un conte illustré à dimension romanesque a paraître en 2009 chez Milan.
Sylvain Savoia : Evacuez
La raison de votre choix ? C'est un choix qui s'est imposé... Je suis arrivé le dernier sur ce projet. Cependant, c'est plutôt bien tombé. Même si j'ai du mal à classer les titres de Dominique dans un ordre de préférences quelconque (j'ai régulièrement des chansons préférées dans sa discographie qui changent selon mon état moral...), "Evacuez" fait partie de celles qui me font le plus vibrer. Une poésie sombre qui laisse une place importante à l'interprétation personnelle, tout en se balançant sur des vagues angoissante. Une chanson qui donne une sérieuse envie de s'évacuer... C'est sans doute pour ça que je l'ai illustrée de cette manière. Sous l'eau, les pieds pris dans les algues et la vase. Avec un besoin impérieux de respirer...
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Je pense que c'est un lien à sens unique. Il m'arrive assez souvent d'écouter ses albums en travaillant... Je doute qu'il lise les miens en composant...
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Ca se partage entre "Remué" et "Sur nos forces motrices"... C'est terrible car ce sont deux couvertures où on ne le voit pas, ou à peine ! Remué est le premier album où j'aime absolument tout. Il m'a mis KO. Sur nos forces motrices, que je n'ai pas encore écouté, c'est le côté traitement graphique qui me plaît plus. Forcément. Et puis l'idée d'un retour sur soi, sur ses compositions pour les magnifier.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Argh ! Non, jamais, malheureusement. D'obscures forces doivent s'opposer à cette possibilité. Je ne l'ai jamais vu en concert et je suis entouré d'amis qui eux l'ont vu plusieurs fois... La vie est parfois cruelle. Bon, j'ai quand même pu voir le DVD. Je ne suis pas maudit à ce point.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? En ce moment, je mets les bouchées doubles pour terminer le quatrième épisode de " Marzi " chez Dupuis. Une bande dessinée autobiographique que ma compagne écrit sur son enfance en Pologne dans les années 80, sous le régime communiste.(www.expresso.dupuis.com) et beaucoup d'autres projets à divers degrés d'avancement dans des univers radicalement différents.
François Duprat : Bowling
La raison de votre choix ? Ce texte me rappelle des moments de mon adolescence. Je m'y suis identifié.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Un intérêt pour l'intime et les gens.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? "L'horizon", parce que l'horizon y est representé et en même temps absent, car enfermé.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. C'était sur la tournée "Tout sera comme avant", au splendid de Lille. Dominique A était accompagné par quatre musiciens. J'ai bien aimé les arrangements des morceaux sur ce concert. Il y avait un côté noisy qui se dégageait de certains morceaux, ce qui leur donnait une autre couleur que leur version studio. J'adore aussi la gestuelle de Dominique A sur scène. Ces deux grands bras qui se balancent au rythme de ses textes et de sa musique.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Je finis un album sur la pluie et un super-héros au chômage qui sortira aux Editions Carabas en février 2008, tout comme une intégrale de "L'année du dragon", série que nous avions réalisée avec Vanyda, chez le même éditeur.
Jean-Philippe Peyraud : Les hauts quartiers de peine
La raison de votre choix ? Dés la première écoute, Les hauts quartiers de peine est devenu une des dix chansons françaises incontournables de ma discothèque. C’est quasi inexplicable, comme un coup de foudre. Lorsque le projet d’illustrer les chansons de Dominique A s’est mis en place, il était tout à fait impensable que je choisisse un autre morceau. Même si, au final, je suis resté trop « illustratif ». Sûrement parce qu’il évoque chez moi des choses très personnelles. Le spleen, la mélancolie, quelque soit le nom qu’on lui donne, est une émotion difficile à traduire en dessin- encore pire en bande dessinée !-. En disant ça, je me rends compte que Les hauts quartiers de peine est peut-être une sorte de » modèle étalon « musical à mon travail en bande dessinée. Un peu comme peuvent l’être les nouvelles de Raymond Carver en littérature ou le cinéma de Claude Sautet.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Ouch ! Je suis bien incapable de répondre à cette question. Une certaine fragilité et la stylisation, peut-être ?
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Remué. Mes premiers émois discographiques (les années 80) ont également été graphiques, avec les pochettes de Peter Saville, par exemple. J’ai beaucoup de mal avec cette vieille habitude française de mettre la tronche de l’artiste sur la pochette.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. En 1995 au Théâtre de la Ville à Paris. Sûrement un de mes premiers concerts assis ! J’y ai compris qu’une nouvelle génération avait enfin réussi le lien entre chanson française et rock. Le set était composé en deux parties, la première avec un groupe et la suivante où Dominique A était seul en scène. La densité d’énergie et d’émotion lors de cette soirée était telle que j’en ai encore des frissons en y repensant. Aucune captation ne peut rendre ça. Et c’est tant mieux. Cerise sur le gâteau, à la fin du concert le public s’est vu offrir un single de Le twenty two bar.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Le tome 2 de la série Le désespoir du singe, Le désert d’épaves, que je scénarise pour mon copain Alfred aux éditions Delcourt, est en librairie depuis le début novembre. Fin janvier 2008 sort Quand j’étais star chez Casterman. C’est un recueil de 24 nouvelles d’auto fiction de Marc Villard (initialement sorties à L’atalante) adaptées en bande dessinée. Je travaille actuellement à l’adaptation d’une nouvelle inédite de Philippe Djian, Mise en bouche, pour les éditions Futuropolis. Sortie prévue courant 2008.
Cécil : Pères
La raison de votre choix ? Tout d'abord le titre "pères" se trouve dans l'album "Remué" , qui est mon préféré. La première fois que j'ai entendu ce titre, je m'étais volontairement coupé de mon propre père ; à la même période je devais affronter les aléas de la séparation et du statut de père célibataire. Plus l'écoute du morceau avançait plus il m'envahissait littéralement, par écho à ma propre vie. Indirectement ce texte m'a beaucoup appris sur mon propre père et les images évoquées ne m'ont plus jamais quitté.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Même si à première vue mes bandes-dessinées s'apparentent à la BD d'aventure, j'essaie surtout de raconter l'âme des personnages que je représente, d'en faire des hommes... c'est en ce sens que je me sens "lié"parfois à l'esprit des textes et musiques de Dominique A, par ce côté profondément humain. Enfin, j'écoute énormément de musique lorsque je travaille, au gré de mes humeurs, selon ce que je cherche à exprimer et ses albums m'accompagnent et m'ont accompagné souvent sur ce chemin.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? J'aime celle de "la fossette" ...
Parce qu'elle se passe du titre et l'illustre en même temps
Parce qu'elle conjugue le direct et l'ambigu
Pour le caractère trouble de cette photo
Le côté éthéré qui confine à l'angélisme
Parce que noir et blanc s'y mêlent sans trancher
Et pour la touche d'humour...
Enfin, de façon plus pragmatique, parce qu'à l'époque, le petit tirage de l'album le rendait difficile à obtenir et que j'ai mis du temps à me le procurer après en avoir eu le coup de foudre !
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. C'était il y 15 ans à Bordeaux au Jimmy, un bar rock très connu avec une scène et une salle minuscules, nous étions à peine plus de vingt et la plupart ne savaient pas vraiment qui ils allaient voir (ou du moins je me plaisais à le croire). J'avais déjà l'album, qui tournait en boucle lorsque je dessinais. Ce concert à été pour moi un grand moment d'émotion. Je l'ai vécu en "découvreur", avec la satisfaction égoïste de l' aficionado au milieu d'un petit public de curieux.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Je travaille actuellement sur le tome 3 de ma série "le réseau bombyce" aux Humanoïdes associés et sur la suite de mon tome 1 de Holmes aux éditions Futuropolis.
David Bolvin : Oublie
La raison de votre choix ? Le titre, avant tout. Puis sa rareté, ensuite. Celle d'une chanson "fantôme". Le fait de pouvoir jouer le trublion au sein du livre en m'éloignant du sens premier du texte. Pour la métaphore, enfin.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Je n'en ai aucune idée. Hormis, peut-être, le fait que je travaille dans un atelier où mes amis dessinateurs passent souvent ses disques et que j'ai appris à l'aimer et à travailler en l'écoutant. Je ne suis pas du tout fan, en général, de la "chanson française" ou de la "nouvelle scène française" (au contraire). Mais Dominique A m'intéresse. Son écriture et sa musique (sèche et rugueuse) provoquent en moi une floppée d'émotions, et c'est ce qui me plaît quand je travaille. Tout sauf la musique d'ascenseur ou de superettes. L'épure nous rapproche sûrement. La recherche de l'émotion vraie et du geste juste (pas forcément "Beau" mais juste).
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? En général je n'aime pas trop les portraits des artistes sur les pochettes de leur disque. Tout comme je déteste les clips "bas du front" dans lesquels les artistes sont filmés en train de chanter ou de jouer de leurs instruments... trop basique, facile et convenu. En revanche, la pochette de "L'horizon" (et sa simplicité) me touche.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je n'apprécie que moyennement les "live", en général.
Je n'aime pas trop qu'un artiste essaie de recréer, tel quel, un titre qu'il a déjà couché sur bandes (et que je connais par coeur) ou même qu'il le ré-interprète différemment sur scène. Je préfère toujours l'écoute solitaire. Par contre, je suis très friand des relectures par d'autres artistes. Remix et citations sonores (pour un morceau de musique) ou remakes (pour le cinéma)...
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Beaucoup de projets et d'envies faites de diverses rencontres artistiques. Peu d'actualité immédiate. Hormis le bouclage de Cheap Motel (à paraître aux éditions Carabas courant 2008). Et la préparation d'une réinterprétation de l'album Oblivion (sorti en 2005 aux Editions Charrette.
Mikhael Allouche : Les éoliennes
La raison de votre choix ? Un univers évocateur et sensible … Les éoliennes sont le prétexte à une ambiance plutôt aérienne et vaporeuse pour dire l’insondable de la passion amoureuse … douloureuse alternance d’euphorie et de manque … la peur de laisser s’échapper l’être aimé, de ne pouvoir contrôler la relation amoureuse… Le vent serait la caresse que l’on ne pourrait combler… Les éoliennes sont dans mon illustration des variations graphiques des fruits séchés de l’érable (appelées samares doubles ou encore hélicoptères)… Mais elles ressemblent surtout à des ailes tourbillonnantes, virevoltantes, qui leur donnent l’aspect d’ailes d’ange… Ainsi l’être aimé pourrait être émerveillé par un autre que soit même, par ce qui nous échappe : la présence du vent que l’on ne saurait identifier … ou la présence de l’ange que l’on ne saurait être…
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? Je ne sais pas si l’on peut faire un lien objectif. Pour ma part j’y trouve des affinités dans le choix des sujets… Mes deux derniers albums (l’apparition avec Sybille titeux de la croix, et la douce avec Loic Dauvillier) et le prochain, traitent de la passion amoureuse , thème qui semble cher à dominique dans certaines de ces chansons… Est ce vraiment un thème d’ailleurs … plutôt une façon d’explorer la psychologie et la sensibilité de nos personnages dans ces situations de questionnement perpétuel, dans lesquels ils se révèlent … peut être même d’explorer nos propres aspirations craintes et désirs. Il y a aussi chez Dominique A , un univers imagé qui sous entend plus qu’il n’informe…
Les métaphores qu’il met en scène peuvent être interprétées de multiples façons, et il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’y trouver absolument un sens, pour se laisser simplement porter par l’ambiance musicale des mots et des sons…
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Les sons cardinaux, un simple croquis , peut être esquissé sur un coin de table … comme pour décrire un moment passager et intime…
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je ne l’ai pas vu en concert… ce qui m’a semblé pénalisant à première vue …et puis à la réflexion je pense que c’était plutôt intéressant de me projeter dans les paroles de cette chanson, sans forcement essayer de coller à ce que peut m’inspirer la personnalité de celui qui les a écrite…
J’ajoute que ce livre me paraît un bon projet, dans la mesure ou chacun s’est senti libre de s’exprimer selon son propre univers.
Loic Dauvillier, l’éditeur des editions charrette, qui a été à l’initiative de ce projet en collaboration avec dominque A, nous a laissé une entière liberté d’interprétation. Les planches et illustrations de chacun prolongent ainsi les paroles des chansons de multiple façon, ce qui évite de scléroser l’ensemble de l’album dans un style graphique figé.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? L’apparition (ed carabas) avec sybille titeux de la croix, Gratte moi la puce (collection « les poux » , ed carabas) La douce avec Loic Dauvillier (ed carabas).
Et un prochain projet en cours …
Richard Guerineau : Avant l'enfer
La raison de votre choix ? Avant de réaliser cette illustration, je me suis repassé tous les albums de Dominique A. J’ai redécouvert « Remué » que j’avais peu écouté à l’époque où je l’avais acheté, parce que plus sombre, plus austère que les autres. C’est le seul album où la lecture des textes a immédiatement fait surgir des images dans mon esprit, ce qui est rare lorsque j’écoute de la musique (la seule exception étant les chansons de Nick Cave).J’aurais pu choisir n’importe quel morceau du disque, mais « avant l’enfer » m’a séduit par son titre, avec ce « avant » qui change tout.
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? A priori, aucun. Nous sommes aux antipodes, mais c’est ce qui rend l’exercice intéressant.
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Les couvertures que je préfère sont celles de « Remué » et de « L’horizon » parce que l’image de l’artiste en est absente, sa représentation réduite à un nom lui-même tronqué, comme s’il s’effaçait devant un paysage universel, mais relevant néanmoins d’une géographie singulière.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Je l’ai vu à Nantes, au début des années 90, lors de la manifestation « les quarts d’heure de spectacles dans le Lieu Unique » : 15 minutes de concert en solo, au milieu de performances, d’installations, de prestations théâtrales dans les locaux de l’ancienne biscuiterie LU.
Un Souvenir Unique.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Parallèlement au « chant des stryges », je termine actuellement un western intitulé « un duel », coréalisé avec mon camarade Henri Meunier.
Thierry Murat : La Pleureuse
La raison de votre choix ? Je n'ai pas choisi "La pleureuse"... Je suis arrivé tardivement sur ce projet et Loïc Dauvillier des éditions Charrette m'a proposé cette chanson qui était encore disponible. Mais je crois sincèrement que j'aurais choisi celle-ci de toute façon. Et puis, Loïc me connaît bien, peut-être me l'avait-il mise de côté... Mystère des hasards. Je me souviens très bien de la première écoute de cette chanson. C'était sur France Inter à l'époque de la sortie de l'album "L'horizon". J'étais en voiture, et je me suis arrêté sur le bas côté pour écouter. J'aime bien l'idée de crier haut et fort comme ça qu'on aime les trucs tristes. C'est presque drôle, du coup. En tout cas, c'est courageux voir même héroïque en ces temps de bonheur obligatoire. J'ai souvent eu envie de dire ce genre de choses à des copains qui écoutent de la musique ou lisent des livres uniquement pour se divertir... Je crois que beaucoup de gens confondent le pathos et le spleen. Le spleen, c'est la classe !
Quel lien peut-on faire entre votre travail et celui de Dominique A ? J'ai parfois entendu les qualifiquatifs ; froid, austère, minimaliste, répétitif, à l'égard de la musique de Dominique A. J'ai quelquefois le même genre de retours sur mes images... Et même lorsque ces commentaires viennent d'un public moyennement convaincu, je prend toujours ces qualificatifs comme des compliments (et en plus, ça m'arrange). Froid, austère, minimaliste, répétitif...
C'est là-dessus que je travaille, moi aussi. Ce sont mes outils. Ma vision de l'esthétique... Le talent de Dominique A est d'avoir su fédérer un public autour d'une oeuvre exigente que l'on peut qualifier de "pas facile d'accès". Et là, je dis chapeau !
Quelle est votre couverture préférée de sa discographie et pour quelle raison ? Sans hésiter et pour les mêmes raisons que la question précédente : la couverture de l'album "Remué" ! C'est tout ce que j'aime. C'est à la fois graphique, plastique, photographique... Y'a même de la grosse trame... J'adore, ça me fait un peu penser au travail de Stanley Donwood qui signe les pochettes de Radiohead. Et puis, pour des raisons plus affectives, c'est mon disque préféré de Dominique A.
Si vous l'avez déjà vu en live, racontez nous votre premier concert de Dominique A. Le première fois, c'était sur la tournée de Françoiz Breut (pour son deuxième album). Dominique A faisait partie des musiciens qui l'accompagnaient. J'avais beaucoup aimé le son de ce concert. C'est un souvenir très fort. Il était un peu en retrait. Discret, mais terriblement efficace.
Présentation de votre travail (actu, sorties, projets, etc) ? Je travaille en ce moment sur une bande dessinée à paraître en 2008 dans la collection Mirages de chez Delcourt, sur un scénario d'Arnaud Floc'h. C'est l'histoire de deux frères, à la fin des année 70 vivant en rupture sociale dans un blockhaus désafecté accroché à une falaise. Un sorte de squat ou s'entrepose le butin de leurs cambriolages. C'est une histoire de déchéance, de drogue, et aussi et surtout d'amour fraternel... Pour que ne citer que deux autres ouvrages déjà parus :
"Elle ne pleure pas elle chante", collection Mirages, Delcourt, 2005
"Woody Guthrie", collection BD Music, Nocturne, 2006
Pour en savoir un peu plus : http://thierrymurat.hautetfort.com