Dominique A est à l'affiche de la Philharmonie de Paris pour une carte blanche les 14 & 15 avril. Outre les deux concerts qu'il donnera (l'un en groupe, l'autre en solo), l'occasion lui est donnée de mettre en avant des artistes. My Brightest Diamond, Mermonte, Laura Cahen, Les Facteurs Chevaux, Adrian Crowley et Laetitia Velma l'entoureront pour ce week-end exceptionnel. Dominique A nous présente ici l'évènement :
Une carte blanche est toujours tant excitante que paralysante dans l’idée : impossible de programmer tout ce dont on a envie, principes de réalité obligent, mais terrain de jeu formidable. Je me rends compte à chaque fois de la chance qui m’est donnée de mieux faire connaître quelques un.e.s de celles et ceux dont le travail m’accompagne et me nourrit.
Pour le week end à la Philharmonie que m’a proposé Vincent Anglade, le programmateur, il y a déjà plus d’un an, nous avons bien entendu évoqué plusieurs pistes, dont certaines ont été abandonnées. Au bout d’un moment, nous avons pensé que compte tenu du nombre de propositions foisonnantes dont la scène musicale française regorge, il n’était peut-être pas besoin d’aller chercher bien loin. Et même que revendiquer une affiche principalement francophone était justifié.
Le 14 avril, dans la petite salle de la Cité de la Musique, sera consacré tout d’abord à des artistes avec lesquels j’ai collaboré, dont une très proche, puisque, n’en faisons pas mystère, elle est ma compagne : Laetitia Velma, pour son projet solo piano voix autour de son album « Cinq Lunes », où flottent les esprits conjugués d’Agnès Obel et de Philip Glass, entre autres références. Avec Laetitia, nous avons par le passé co écrit ensemble plusieurs morceaux pour moi, « Antaimoro » et « Adieu Alma » sur « L’horizon » et « Au revoir mon amour » sur « Eleor »; j’ai par ailleurs produit son premier album, « Les eaux profondes », en 2011. Son projet au piano met en valeur ses talents de mélodiste, et son album est un appel au voyage intérieur. ça sonne un peu plat dit comme ça, mais les échos qu’elle recueille sur son travail font souvent état de cette idée du voyage.
Retrouvez ici notre interview de Laetitia Velma.
Après, se produira Mermonte, groupe-collectif rennais, dont la musique évoque tant Sufjan Stevens, Broadcast ou Stereolab, là encore entre mille autres références possibles, mais qui place cette formation dans la lignée de grands mélodistes pop, avec des compos où évidence et sophistication se marient allègrement. J’ai eu la chance de travailler avec eux sur un morceau de leur album à venir. Je me préparais à leur opposer une fin de non recevoir quand ils m’ont proposé de collaborer avec eux, et puis j’ai entendu le morceau : impossible de passer à côté d’une telle pépite. Je les rejoindrai pour le jouer avec eux ce jour-là.
Retrouvez ici notre interview de Mermonte.
Le soir, dans la grande salle de la Philharmonie, juste avant le concert que nous donnerons avec mes camarades, My Brightest Diamond ouvrira le bal. Que dire ? Shara Nova, de son vrai nom, est juste à mes yeux et surtout à mes oreilles la plus belle voix nord-américaine depuis son entrée en scène en 2005, ou 2006 je ne sais plus, et son album « Bring me the workhouse ». Trois disques ont suivi, tous d’une grande richesse musicale, et un nouveau sortira incessamment sous peu. Qu’elle ait accepté cette invitation est un immense honneur pour moi, tant pis si ça sonne galvaudé, je le ressens comme ça.
Retrouvez ici notre interview de My Brightest Diamond.
Le lendemain, le 15 donc, sera folky. Dans la petite salle, en ouverture, Facteurs Chevaux, le duo acoustique formé par Sammy Decoster (dont le nouveau très bon disque vient juste de voir le jour), et Fabien Guidollet (Vérone). Ils produisent un folk atypique, aux accents médiévaux, mariant idéalement leurs deux timbres de voix très distincts. Leur musique divise, et c’est une bonne chose.
Retrouvez ici notre interview de Facteurs Chevaux.
Laura Cahen leur succédera, jeune artiste dont l’album « Nord », sorti l’an dernier, m’a frappé. Elle possède une voix, ample et souple, et une écriture, tant textuelle que musicale, très personnelle, à mon sens susceptible de toucher pas mal de gens. J’ai très vite pensé à elle lorsque la carte blanche m’a été proposée.
Dans la Salle de la Cité de la Musique, je donnerai un concert solo préfigurant l’album à venir en octobre (j’en jouerai environ la moitié des titres), et la tournée qui suivra, pour laquelle un dispositif scénique particulier sera mis en place (pas ce soir-là, Didier Martin et Vincent Lapie, éclairagistes chers à mon cœur, et à mon foie, y travaillent encore).
Juste avant, j’aurais le grand plaisir d’être précédé par Adrian Crowley, un artiste irlandais auteur de plusieurs petites merveilles de folk sépulcral sur le label Chemikal Underground, dont le dernier « Dark eyes messenger », est possiblement son meilleur disque. Voix de baryton, entre Léonard Cohen qu’il évoque immanquablement et Brendan Perry, élégies acoustiques matinées d’électronique, et ravissement total à l’arrivée.
Voilà succinctement le programme de ce week-end. Au plaisir d’y croiser la plupart d’entre vous. Pour les autres, ravi de venir faire un peu de bruit dans votre ville. La tournée est juste commencée, et compte tenu du niveau des lascars qui m’accompagnent, je ne doute pas qu’elle figurera en haut du podium dans mon panthéon personnel. Belle et bonne journée à toutes et tous.
Dominique A
Plus d'infos : Philharmonie de Paris